Jardiner Autrement

Désherbage thermique

desherbeur-thermiqueCe mode de désherbage regroupe plusieurs méthodes : le désherbage thermique à flamme directe (un brûleur alimenté par du gaz), le désherbage thermique à infrarouge dans lequel la chaleur de la flamme est concentrée sous un capot ou « four » et restituée par un revêtement spécifique (aussi alimenté par du gaz) et le désherbage thermique à l’eau chaude.

Le désherbage thermique à l’eau chaude

L’eau chaude utilise le principe du choc thermique sur les plantes : une température supérieure à 70°C cause un éclatement des cellules et une dénaturation des protéines qui entraîne la destruction de la partie aérienne de la plante en quelques heures. Pour vérifier l’efficacité du passage il vous suffit de pincer une feuille entre vos doigts : si votre empreinte digitale s’y imprime, le passage a été efficace.

Des machines de désherbage à eau chaude ou à vapeur sont disponibles pour les professionnels des espaces verts. Mais pour le jardinier amateur, il suffit de verser l’eau de cuisson encore très chaude sur les herbes à éliminer. Cette méthode est particulièrement indiquée pour les herbes qui peuvent pousser entre les dalles d’une allée ou d’une terrasse ou aux pieds de murs.

Le désherbage thermique au gaz

Les désherbeurs thermiques à flamme directe et à infrarouges sont disponibles à la vente pour les jardiniers amateurs.

Utilisation

Le passage sur les plantes avec les désherbeurs thermiques doit être rapide (environ 1 à 2 secondes), inutile d’insister jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un tas de cendres car la température appliquée est d’environ 1000°C.

Selon l’envahissement par les mauvaises herbes et la météo, il faut compter un à deux passages par mois en saison. Un des inconvénients de cette méthode est la consommation de gaz, une énergie fossile, qui peut être importante (sur les modèles à plusieurs brûleurs notamment). Une grande quantité de CO2 (gaz à effet de serre) est dégagée lors de la combustion du gaz, c’est pourquoi il est indispensable de respecter certaines règles d’utilisation :

  • agir le plus tôt possible (au stade plantule idéalement)
  • ne pas carboniser la plante, une seconde suffit
  • ne pas utiliser un désherbeur thermique sur des plantes humides (rosée, pluie) car cela  demanderait beaucoup plus d’énergie pour que le passage soit efficace

Le désherbage thermique peut être utilisé sur tout type de surface excepté ceux qui craignent la chaleur (revêtements synthétiques, paillages), qui peuvent fondre ou brûler. Ils sont cependant plus particulièrement adaptés à des surfaces petites ou moyennes, aux trottoirs, caniveaux, bas de murs (attention cependant aux risques de dommages selon le matériau des murs), allées, dallages et pavages. Sur sols meubles, privilégiez si possible un désherbage manuel ou mécanique.

Une efficacité qui dépend des espèces à éliminer

Autre point important : les mauvaises herbes n’ont pas toutes le même niveau de sensibilité et certaines peuvent reprendre très rapidement grâce à leur partie souterraine (qui n’est pas éliminée par un désherbage thermique).

Certaines espèces sont éliminées facilement : pensée sauvage et renouée des oiseaux (au stade plantule), séneçon commun, gaillet gratteron et mouron des oiseaux (stade plantule jusqu’à 4 feuilles)… Attention, dans tous les cas il est impératif d’agir avant l’apparition des graines voire des fleurs, sous peine de voir une multitude de nouveaux individus repousser.

Parmi les espèces « récalcitrantes » : les graminées (pâturin annuel, chiendent…) et de manière générale les monocotylédones et vivaces sont moins sensibles que les dicotylédones et les plantes annuelles. Il est possible de les éliminer en surface mais ces plantes reprendront à partir de leurs organes souterrains dans les jours suivant le désherbage.

Le désherbage thermique, en apportant de la chaleur au sol, peut induire la levée de dormance de graines s’y trouvant et ainsi faciliter leur germination. On peut donc constater une pousse importante et devoir multiplier les passages pendant les premières saisons pour parvenir à un épuisement progressif du stock de graines du sol.

Quelques règles pour une utilisation sûre

Enfin, pour effectuer un désherbage à la flamme en toute sécurité, ne traitez pas par temps très sec et/ou venteux pour éviter des départs d’incendies. Évitez les pieds de haies si la végétation est sèche, les pneus de voiture, etc.

Il est également recommandé de porter des gants car certaines parties du matériel peuvent être brûlantes, ainsi que des chaussures fermées et résistantes. Évitez de porter des habits en matières synthétiques et, si le bruit vous incommode, portez un casque ou des bouchons d’oreille. Enfin, limitez la durée d’utilisation en raison de l’inconfort thermique et des émissions de CO2.

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