Jardiner Autrement

Lauréate 2017 : le jardin de Claire Poirier à Petit Mars (44)

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Portrait de jardiner

J’ai passé mon enfance en Bretagne à me promener dans les landes, j’ai toujours été proche de la nature. Il y a 15 ans nous avons acquis une maison avec un jardin de 4000m2 dans lequel il était donc naturel que j’y cultive un potager. Mon mari participe aux travaux difficiles ou physiques en automne ou au printemps mais la plupart du temps j’y travaille seule.

Sa vision du jardin

En commençant mon propre jardin, j’y ai d’abord appliqué les gestes que j’avais vu faire et notamment l’utilisation de quelques produits conventionnels de lutte. Mais je me sentais mal à l’aise à l’idée en reproduisant ces gestes. J’ai alors changé mes habitudes au jardin très rapidement. Cette nouvelle démarche s’est passée très facilement grâce à la proximité de la mare qui est une grande réserve de biodiversité.

Nous sommes actuellement dans une démarche « Zéro déchet » avec mon mari et mes enfants. L’idée avec le potager, est de tendre vers l’autonomie.

Mon jardin actuel se compose de plates-bandes d’1m20 de large alternant des cultures légumières, condimentaires et herbes aromatiques avec des plates-bandes ornementales. Il y a, de plus, une zone de 1000m2 laissé à l’état sauvage pour que les animaux sauvages aient un habitat.

Le sol est argileux, de bonne qualité et l’apport de compost permet une bonne aération de la terre. Le climat de la région est très humide.

Le jardin en pratique

Mes techniques de jardinage sont inspirées de la permaculture surtout au niveau du sol. J’utilise beaucoup la technique du paillage l’été, mais aussi l’hiver depuis quelque temps. L’été, le paillis maintient l’humidité de la terre, l’hiver il permet de maintenir l’activité des vers de terre dans la couche supérieure. Je n’ai donc plus besoin de retourner la terre, c’est un précieux gain de temps. C’est ce qui m’a permis d’agrandir considérablement la surface de mon potager.

Nous récupérons aussi l’eau de pluie dans des cuves pour arroser l’été.

La terre argileuse retient beaucoup l’humidité l’hiver et met du temps à se réchauffer au printemps. Le mildiou est donc assez présent au potager. La pyrale du buis a aussi commencé à infester les buis. Les quelques « ravageurs » retrouvés dans mon jardin s’auto-régulent. Je n’aime d’ailleurs pas considérer les insectes nuisibles comme des ravageurs car ce terme est trop anthropocentré, je préfère considérer mon jardin comme un bout de nature dont je fais partie.

Dans le cadre de notre démarche « Zéro déchet » et avec la tenue de mon blog prodiguant, entre autres, des conseils de jardinage écologique, j’ouvre mon jardin à des associations ou écoles. L’objectif est d’expliquer et de montrer les nombreuses utilisations que peuvent avoir des produits faits maisons. Fabriqués très simplement à partir de produits de base comme les orties, le vinaigre, le bicarbonate de soude ou le savon noir, ils s’utilisent à la maison comme au jardin.

Conseils et astuces

Le principal conseil que je voudrais donner aux personnes qui débutent dans le jardinage écologique c’est d’être curieux. En allant voir ce qui se fait dans d’autres jardins, on peut trouver des idées que l’on adaptera ensuite dans son propre jardin.

Pour ma part, c’est grâce au livre de Rodolphe Grosléziat « Le potager anti-crise » que j’ai mis en place mon système de plates-bandes pour le potager et qui me permet d’éviter le piétinement et ainsi le tassement de la terre.

La nature est aussi une très bonne source d’inspiration à suivre.

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