Jardiner Autrement

Les associations de plantes

Diversifier et associer les cultures permet de diminuer la probabilité qu’un ravageur ou une maladie « trouve » les plantes qu’il est capable de parasiter. Découvrez les mécanismes qui permettent aux plantes de se protéger mutuellement.

Les différents types de plantes

Les plantes répulsives

Certaines plantes éloignent les organismes nuisibles en émettant des molécules dans l’air. Par exemple la tomate éloigne la mouche de la carotte. Les plantes aromatiques émettent des odeurs qui masquent la présence des autres plantes.

Les plantes appâts

les capucines, plantes appât
Capucine

Une plante appât attire très fortement un ravageur, ce qui détourne ce dernier de la plante à protéger. C’est le cas par exemple des capucines, qui attirent particulièrement le puceron noir Aphis fabae, ravageur de nombreuses plantes dont les fabacées, la rhubarbe et le dahlia. Quand une plante appât est fortement infestée, il faut la détruire et la remplacer si besoin, ceci afin d’éviter que le bioagresseur piégé se propage sur les autres cultures.

Associer des plantes répulsives et des plantes appâts

Connue également sous le nom de répulsion-attraction ou « push-pull », cette méthode consiste à « chasser » les insectes ravageurs d’une culture principale et à les « attirer » vers des zones où ils peuvent être gérés (destruction physique), piégés ou simplement détournés de la culture au stade sensible. Pour cela, des plantes répulsives sont cultivées entre les rangs des cultures sensibles au ravageur et des plantes appâts sont placées autour de la parcelle.

Les plantes qui attaquent les bioagresseurs

Le voisinage de l’œillet d’Inde est bénéfique pour la tomate

Certaines plantes sécrètent des substances qui inhibent le développement de bioagresseurs. Par exemple, l’œillet d’Inde inhibe les nématodes du sol du genre Meloidogyne : l’espèce Tagetes patula émet des exsudats racinaires toxiques, les cultivars Harmony et Golden Harmony seraient les plus efficaces. Il est préconisé d’espacer les rangs de tagètes de deux mètres à raison de deux plants par plant de culture sensible (tomates par exemple).

Les plantes-relais

Attirer les auxiliaires

Ce sont des plantes capables d’attirer un ravageur non nuisible à la culture et dont les prédateurs ou parasitoïdes sont capables à la fois de neutraliser le ravageur de la plante à protéger et celui de la plante-relais. Une partie des auxiliaires multipliés ainsi sur les plantes-relais migrent sur la culture quand elle est attaquée.

L’éleusine et l’orge contre le puceron du melon
L’éleusine et l’orge contre le puceron du melon

L’éleusine Eleusina coracana et l’orge attirent le puceron Rhopalosiphum padi et son parasitoïde Aphidius colemani, capable également de parasiter le puceron Aphis gossypiiAphis gossypii parasite de nombreuses cultures telles que la courgette, le melon, le concombre et l’aubergine. L’avantage de cette méthode, comparée au simple lâcher d’auxiliaires dans la culture sensible, est que ce sont les auxiliaires, et non plus les jardiniers, qui assurent la détection des foyers de ravageurs au fur et à mesure que ceux-ci apparaissent. La plante-relais permet également de multiplier les parasitoïdes, au lieu d’en introduire en grande quantité.

Associations et maladies

On peut cultiver sur une même parcelle une culture sensible et une culture non sensible

Coccinelle à sept points sur le tronc d’un arbre

à une maladie donnée, sur des rangs différents ou en mélange. Les effets principaux de la culture associée (non sensible à la maladie) sont :

  • la diminution de la densité de la culture sensible, qui permet de diminuer la probabilité qu’une spore se retrouve sur une plante sensible et que la maladie se transmette de plante en plante ;
  • la constitution d’une barrière physique à la dispersion des spores.

Ce que les arbres apportent aux cultures

Bien que les effets soient limités sur des petites surfaces, les arbres sont bénéfiques au jardin :

  • transfert de minéraux et d’eau du sol profond vers la surface grâce aux racines ; enrichissement du sol en matière organique par la chute des feuilles et la mortalité racinaire ;
  • effet brise-vent ;
  • stimulation des micro-organismes du sol, limitation de l’érosion ;
  • refuge et nourriture pour des auxiliaires.

Veillez cependant à bien les espacer dans le potager pour que la lumière passe.

Associations favorables pour les principaux légumes

Ce tableau présente la liste non exhaustive des plantes favorables aux principaux légumes cultivés.

Légume

      Associations favorables

     Carotte

Aneth, ail, échalote, poireau

Choux

Sarriette, betteraves, tomates

Haricots

Concombres, laitues, tomates

Concombres

Basilic, choux, haricots, laitues

Pommes de terre

Choux, fèves, pois

Tomates

Persil, oignons, poireaux

Betteraves rouges

Coriandre, choux, haricots

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