Le frelon à pattes jaunes, Vespa velutina nigrithorax, anciennement appelé frelon asiatique, est arrivé en France en 2004. Cet insecte s’est depuis installé dans tous les départements français métropolitains ainsi qu’en Guadeloupe, Martinique et en Guyane. Sa capacité à s’établir dans des territoires dont il n’est pas issu, ainsi que son impact sur les insectes endémiques, le classe officiellement sur la liste des Espèces Exotiques Envahissantes.
Développement du frelon à pattes jaunes
Dans le genre Vespa, il existe plusieurs frelons dont Vespa crabo, le frelon européen, endémique en France, fait partie. Vespa velutina nigrithorax n’a pas d’ennemis naturels efficaces permettant de limiter son expansion.
Cycle biologique
La femelle fondatrice (sexuée) hiberne dans le sol ou sous l’écorce des arbres après l’accouplement. C’est elle qui, au printemps, commence la construction du nid primaire dans lequel grandiront les larves qui deviendront les ouvrières stériles. Le nid est fait de fibres de bois mâchées, qui sont prélevés sur des arbustes ou de jeunes arbres. Les ouvrières prennent ensuite le relais pour la construction du second nid en extérieur et en hauteur ainsi que pour le nourrissage des larves. La reine continue de pondre jusqu’à l’été. Au début de l’automne, une génération de femelles et mâles sexués apparait, juste avant la mort de la reine et l’abandon du nid.
Le frelon à pattes jaunes est en activité uniquement la journée.
Régime alimentaire
Tristement connu pour se nourrir des abeilles domestiques, le frelon à pattes jaunes est carnivore. Son régime alimentaire protéiné est composé d’abeilles, mais aussi de guêpes, de diptères (mouches) et autres insectes. Il dépend du degré d’urbanisation de la zone dans laquelle il évolue, d’après une étude menée en 2011 par le Muséum national d’Histoire naturelle. Dans les milieux très urbanisés, la proportion d’abeilles représente 66 % de son régime alimentaire alors que dans un milieu rural, les diptères et les abeilles sont retrouvés en proportions équivalentes. En milieu forestier, son régime alimentaire est constitué de 32 % de diptères, 33 % abeilles et 28 % de guêpes. Ces sources de protéines sont amenées dans le nid pour nourrir les larves. Les adultes se nourrissent de liquides sucrés et protéinés. En automne, ils peuvent aussi se servir sur les fruits très mûrs.
Comportement du frelon à pattes jaunes
Les frelons à pattes jaunes ne sont pas plus agressifs vis-à-vis des humains que d’autres insectes. Ils peuvent piquer lorsqu’ils se sentent piégés ou lors des tentatives de destruction de leur nid. C’est pour cela qu’il est important d’identifier la localisation des nids pour éviter de les détruire malencontreusement (jeux de ballons, taille de haies). Leurs piqures, douloureuses, ne sont pas dangereuses à moins d’être allergique au venin de guêpes.
Que faire en présence d’un frelon à pattes jaunes ?
Des signalements pour la science
Afin d’assurer le suivi de leurs installations, mais aussi la dynamique des populations de frelons à pattes jaunes, il est possible de signaler via le site INPN (Inventaire national du patrimoine naturel) les nids observés ainsi que les frelons. En fonction de la période d’observation et de la nécessité ou non de faire détruire le nid, il faudra plutôt signaler la présence de nid à un organisme local de lutte. La participation aux programmes de suivis participatifs se déroule le plus souvent par l’envoi de photos ou de spécimens afin de valider la bonne identification d’espèce (confusions fréquentes avec le frelon européen).
Pour les départements de la Corse, la plateforme de signalement est spécifique.
Des signalements pour la destruction des nids
De la localisation du nid dépendra la conduite à tenir. Si le nid présente un réel danger, les pompiers peuvent intervenir, vous pouvez aussi contacter votre mairie. La destruction des nids doit être faite par un professionnel et une partie du coût peut être pris en charge par certaines collectivités. Entre les mois d’octobre et mars, les nids observés sont vides et ne seront pas utilisés pour fonder une nouvelle colonie. Les nids abandonnés se désagrègent avec les intempéries.
Lutter contre le frelon à pattes jaunes
Les pièges fabriqués maison ou achetés ne sont pas sélectifs. De nombreuses études prouvent que la proportion de frelons à pattes jaunes capturés par rapport aux autres insectes est très faible, ce qui impact la biodiversité déjà fragilisée. Certains pièges sont dits sélectifs, mais leur utilisation doit se limiter à 8 semaines maximum autour du pic d’émergence des fondatrices, sans quoi leur impact sur les autres insectes est délétère. La destruction des nids est la méthode la plus efficace et la plus ciblée, à réaliser avant le mois d’octobre.