Les espèces exotiques envahissantes

Les espèces exotiques sont des végétaux ou des animaux qui ont été introduits par l’Homme, de manière volontaire ou fortuite, sur un territoire différent du leur. Elles sont qualifiées d’envahissantes lorsque leur propagation représente une menace pour la biodiversité, l’économie et/ou la santé humaine.  Elles sont présentes dans tous les milieux aquatiques et terrestres, dont nos jardins. Sur 37 000 espèces exotiques recensées dans le monde par l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) 3 500 espèces sont envahissantes. 10% menacent la nature et la qualité de vie des populations et seraient responsables de 60% des extinctions de plantes et d’animaux.

Qu'est-ce qu'une espèce ?

C’est un ensemble d’individus partageant des caractères morphologiques, biologiques et génétiques. Chaque espèce a des caractères spécifiques et ne peuvent donner des descendants qu’entre elles, à l’exception de l’intervention de la main de l’homme.

  • 2 106 030 espèces (animales et végétales) sont connues dans le monde. 
  • 10 % sont présentes en France métropolitaine et Outre-Mer dont 202 456 espèces en Outre-Mer et 104 172 en Métropole. 46% des espèces de Métropole sont présentes dans les Alpes-Maritimes (zone méditerranéenne et de montagne), la Bretagne et la Corse sont les moins riches.
  • Les espèces inconnues pourraient être de 8 à 12 millions. 

Les espèces menacées : recensé dans la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) : 150 000 espèces dont 42 000 très menacées dont   et 2 200 à 2 700 présentes en France.

Les espèces protégées : la sauvegarde des espèces menacées est totalement liée à la préservation de leur écosystème. Espèce protégée = aire protégée.

Historique

Jacinthe d'eau © Pixa Bay
Jacinthe d'eau (c) Pixa Bay

L’introduction d’espèce dans un nouveau milieu n’est pas un phénomène récent, la découverte des Amériques au XVème siècle marque la première vague d’invasion biologique en Europe. Le phénomène s’est ensuite accéléré au XIX et XXème siècle avec le développement des moyens de transports puis la mondialisation. Actuellement, tous les pays subissent les conséquences de cette propagation. Les vecteurs d’introduction d’espèces sont variés. Ils sont d’origine volontaire telle que l’horticulture, la foresterie, la chasse et la pêche, ou d’origine accidentelle telle que le fret maritime et aérien, les eaux de ballast, les semences contaminées et les importations de matériaux de construction.

Bien que la plupart des introductions d’espèces aient été intentionnelles dans le passé, une tendance émergente est l’introduction involontaire. Par exemple, les nouveaux animaux de compagnie peuvent devenir des acteurs involontaires de cette propagation. De plus, le commerce mondial facilite le transport d’espèces sous forme de graines qui contaminent les semences de cultures ou d’autres marchandises.

Caractéristiques des plantes exotiques envahissantes

Quatre étapes permettent de qualifier l’invasion biologique d’une plante exotique envahissante.

L’introduction est le franchissement de la barrière géographique, l’espèce arrive dans un écosystème dont elle n’est pas endémique. Cette introduction peut se faire via des semences, des fragments de végétaux ou de plants, sous l’action directe ou indirecte de l’Homme. Suit la phase d’établissement, qui correspond à l’évolution de la plante jusqu’à la floraison. L’acclimatation aux conditions biotiques et abiotiques de son lieu est avérée. La naturalisation survient ensuite lorsque la plante est capable de se reproduire durablement par voie végétative ou sexuée. Elle aboutit à la formation de populations viables capables de se propager sans assistance humaine. La phase de prolifération, dernière phase du processus d’invasion, est caractérisée par une explosion démographique des populations naturalisées, mais aussi par une expansion géographique souvent très rapide. Les espèces en expansion colonisent préférentiellement les habitats perturbés, suivis ou non par les milieux naturels. La durée d’expansion peut être de quelques semaines à plusieurs dizaines d’années.

Les impacts engendrés par les espèces exotiques envahissantes

Bien que la plupart des espèces exotiques ne deviennent pas envahissantes et n’entraînent pas de problèmes dans leur nouvel habitat, certaines posent des défis majeurs aux niveaux écologique, économique et sanitaire.

Les impacts écologiques sont nombreux, parfois difficiles à quantifier et souvent irréversibles. Les plantes exotiques envahissantes peuvent modifier les milieux naturels par des processus de compétition et de prédation. Les plantes exotiques envahissantes exercent une forte pression sur les ressources naturelles dont les espèces locales ont besoin pour survivre. C’est le cas par exemple du robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia) qui est une invasive avérée ou du gynérium (herbe de la pampa, Cortaderia selloana) originaire d’Amérique du Sud qui est une invasive émergente colonisant le littoral méditerranéen ou bien la renouée du Japon (Reynoutria japonica).

Les plantes exotiques envahissantes ont un impact économique, notamment dans le secteur agricole. Certains insectes ou maladies qui ont été introduits attaquent les plantes cultivées, impliquant la réduction des rendements des récoltes. Des exemples notables comprennent :

  • La jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) la plus répandue dans le monde, où la France est la plus impactée en Europe, 
  • La jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora) utilisée pour la décoration des bassins, envahit les étangs. Aujourd’hui, elle sort de l’eau et envahit les zones de récupération d’eau, les prairies…
  • La bactérie Xylella fastidiosa (Xylella fastidiosa), responsable de dégâts considérables sur diverses espèces, dont l’olivier.

Les plantes exotiques envahissantes peuvent présenter aussi des problèmes de santé publique lorsqu’elles engendrent des allergies, des infections ou des maladies. La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) est une plante allergisante provoquant une réaction épidermique. L’ambroisie à feuille d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) et l’ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachya), sont allergisantes et irritantes pour les voies respiratoires. 

Grande Berce du Caucase © Pixa Bay
Grande Berce du Caucase © Pixa Bay

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