Comment faire germer un rosier ?

Objectif :

Grâce à une manipulation qui s’étend, en fil rouge, de la veille des vacances de Noël jusqu’aux grandes vacances, il s’agit d’apprendre aux enfants les différentes étapes nécessaires à la germination des graines, en utilisant le rosier comme modèle d’étude.

Les cynorhodons

  • Les fruits, « Cynorhodons ou poil à gratter », doivent provenir de la première floraison de printemps, en effet, il faut compter au moins 5 mois depuis la fécondation de la fleur jusqu’à la maturation du fruit.
  • À la récolte, en décembre, le fruit doit être bien coloré en orange ou en rouge.
  • Éviter de récolter des fruits en « sur-maturation » avec une chair pourrissante qui rend l’extraction des semences plus difficile.

Protocole rédigé par la section roses de la SNHF et l’association l’ordre de Romarin

Journée d’ouverture

Étape 1 : la découpe

Un adulte coupe en quatre les fruits dans le sens longitudinal. Attention, ce sont des graines chargées de poils à gratter. Il faut penser à retrousser les manches et protéger ses mains et ne pas toucher ses yeux avant la fin de la manipulation.

Étape 2 : extraction des graines

Les enfants entrent en lice pour extraire les graines « akènes » de la pulpe avec un stylet en bois.

Étape 3 : nettoyage

Les graines sont nettoyées en les frottant entre deux chiffons secs, puis rassemblées dans une coupelle.

Étape 4 : au bain !

Le tri par flottaison dans de l’eau peut commencer. Les graines récoltées sont plongées dans l’eau, les graines flottantes sont récupérées à l’aide d’une petite passoire et détruites.

1 heure

Matériel:

  • Des cynorhodons
  • 1 scalpel
  • 1 planche à découper
  • Des gants en latex
  • Stylet en bois
  • Chiffons
  • Coupelle
  • Verre d’eau
  • Petite passoire

Post maturation : partie 1

Étape 5 : mise au sec

Pendant 2 semaines, les graines non flottantes sont mises à sec à température ambiante (19/20°c).

Étape 6 : mises en condition tempérée / humide

  • Répartir en comptant 20 à 30 graines par enfant, ce qui devrait être suffisant pour qu’ils obtiennent 3 ou 4 semis germés.
  • Chaque enfant plie puis roule ses graines dans un tissu fin en coton et note son prénom sur le tissu au feutre indélébile.
  • Les petits rouleaux de tissu sont stockés verticalement dans un récipient étanche avec toujours un peu d’eau liquide présente au fond, ainsi les graines restent dans des conditions humides par capillarité.
  • Placer le récipient à température ambiante pendant 3 semaines. Tous les deux ou trois jours, vérifier qu’il y a toujours un peu d’eau libre présente au fond du récipient.
45 min
5 semaines

Matériel:

  • les graines non flottantes
  • 1 coupelle
  • tissu fin en coton
  • 1 feutre indélébile
  • 1 récipient bas
  • eau

Post maturation : partie 2

Après trois semaines, ouvrir les paquets, les graines sont devenues presque noires et légèrement duveteuses.

Étape 7 : la germination en réfrigérateur

  • Refermer, remettre au réfrigérateur 5/8°C, toujours en condition légèrement humide.
  • Observer les graines au froid une fois par semaine. Après 5 à 7 semaines, les premières radicules apparaissent et s’allongent de semaine en semaine.

Après chaque observation, refermer délicatement le rouleau pour ne pas casser les radicules, puis remettre au réfrigérateur.

  • Il faut attendre que la plantule se soit libérée de la coque de la graine, que les cotylédons soient bien visibles et identifiables pour commencer la transplantation en pot.

La germination est très étalée, parfois de février à juillet.

15 min / semaine
5 à 7 semaines

Matériel :

  • 1 réfrigérateur
  • eau

Mise en culture

Étape 8 : le repiquage

  • Dans un pot en tourbe, faire un avant-trou dans un mélange 50% terre de jardin/ 50% terreau, en laissant les cotylédons apparaître à l’air libre.
  • Tasser légèrement et identifier le semis

Le repiquage doit se faire avec beaucoup de douceur, car la jeune plantule est cassante et fragile.

  • Positionner les plantules rempotées et arrosées, à l’extérieur, sur un rebord de fenêtre ou tout autre endroit stable en exposition sud ou est.

En deux ou trois jours, les cotylédons verdissent et les toutes petites vraies feuilles apparaissent à l’aisselle des deux « cotylédons ». Si des gelées matinales sont prévues par la météo, rentrer les plantules pendant la nuit et les ressortir le lendemain

15 / 20 min en fonction des germinations

Matériel :

  • graines germées
  • petit pot
  • terre de jardin
  • terreau

Ça pousse !

Étape 9 : on surveille

  • Les jeunes plantes en petit pots réclament une surveillance particulière et attentive quant à l’arrosage.

Penser à mettre en place une sorte de service de garde pour assurer cette tâche.

  • À partir de la rentrée du troisième trimestre, la « photosynthèse » est fonctionnelle, il ne reste plus qu’à contrôler l’irrigation et attendre 7 à 9 semaines l’apparition de la première petite fleur.

Astuce pour évaluer l’état d’humidité d’un pot. On le soulève avec deux doigts par un bord, s’il résiste un peu et paraît lourd, c’est bon ; s’il s’envole et paraît léger, il est urgent d’arroser.

Étape 10 : on plante

Au départ en grandes vacances, les enfants plantent leur petit rosier en pleine terre et continue à l’arroser régulièrement.

7 à 9 semaines

Conclusion

Ce rosier issu de semi sera un individu original, unique et appartiendra « usus, fructus et abusus » à son détenteur. Ce ne sera pas un rosier sélectionné. Personne ne pourra prédire ses performances « agronomiques » avant plusieurs années de culture en pleine terre. Pour mémoire les rosiers des obtenteurs professionnels représentent un seul élu, choisi parmi environ 15 000 individus après 8 à 12 ans de sélection.

Pourquoi ?

Pourquoi fait-on flotter les graines ?

L’opération de flottaison a pour but d’éliminer les graines flottantes qui ont de grandes chances de ne pas contenir d’embryon.

Pourquoi est-ce si difficile de faire germer des rosiers ?

Les rosiers possèdent deux mécanismes de « dormance » qu’il faut combattre pour arriver à la germination. Les différentes étapes de «post-maturation»  ont pour objectif de casser ces dormances.

C’est quoi la dormance mécanique ?

Cette dormance empêche l’eau d’atteindre l’embryon et de déclencher son « imbibition ». En effet, la coque qui entoure l’embryon est très dure, presque imperméable, il faut donc l’affaiblir tout d’abord par une dessiccation complète qui a pour objectif de créer des micro fissures dans l’enveloppe « ligneuse ».

Alors pourquoi les graines sont remises en condition chaude et humide ?

Cette mise en condition favorise l’attaque des téguments par les micro-organismes naturellement présents sur les enveloppes de la graine.

Pourquoi mes graines ont un aspect bizarre ?

Avec l’humidité, les graines deviennent plus foncées, légèrement duveteuses et parfois, on peut voir un peu de mycélium.

Et la seconde dormance ?

La seconde dormance est embryonnaire, les graines ont besoin d’un passage au froid pour lever cette dormance, d’où la mise en conditions froides et humides autour de 5°C. Le premier phénomène visible de la germination apparaît : un petit point blanc traverse la coque
devenue noire de la graine.

Pourquoi les cotylédons sont-ils jaune clair ?

Lorsque la jeune plantule se libère des enveloppes de la coque et que les « cotylédons » sont identifiables, ils n’ont pas encore vu de lumière, ils sont étiolés et donc jaune clair. Après exposition au rayonnement solaire, les cotylédons verdissent, ce phénomène s’appelle la photosynthèse.

Avez-vous réalisé une des expériences proposée ici ?

Protocole rédigé par la section roses de la SNHF et l’association l’ordre de Romarin

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