Carte d'identité
Le mildiou de la tomate est une maladie cryptogamique, causée par des champignons, Phytophthora infestans et Phytophthora parasitica (mildiou terrestre). La maladie cause le dépérissement des plants de tomates après les pluies d’été et entraine souvent la perte de nombreux fruits.
Mildiou « aérien » (Phytophthora infestans) : Le champignon attaque d’abord les feuilles. Des taches, d’abord petites, jaunes puis brunes et qui sèchent rapidement apparaissent. Les tiges sont ensuite attaquées et présentent de grandes taches brunes irrégulières. Les fruits à un stade précoce sont également atteints et présentent des marbrures brunes et souvent bosselées très caractéristiques.
Mildiou terrestre (Phytophthora parasitica) : Cette maladie apparaît plus tôt dans la saison que le mildiou aérien. Le premier symptôme est un chancre brun à la base de la tige lorsque la contamination a lieu dès la levée des semis. Le champignon peut également attaquer les fruits sur la face tournée vers le sol, entraînant des confusions avec les maladies de nécrose apicale (« cul noir » associée à une mauvaise assimilation du calcium souvent liée à une irrigation défectueuse).
Perte de récoltes
- Peut être totale lorsque l’attaque est précoce et détruit le plant. Les fruits atteints deviennent non consommables.
Les tissus de la tomate sont envahis par le mycélium de l’organisme pathogène. Il y produit différents types de spores (organes assurant sa dissémination et sa conservation) qui peuvent hiverner dans le sol d’une année sur l’autre et sont à l’origine des contaminations primaires du début de saison.
Les champignons ne sont actifs que lorsque l’humidité de l’air est très importante, à saturation et que la température ne dépasse pas 25°C. En conditions sèches et chaudes, l’évolution de l’infestation de mildiou est ralentie. En effet, le développement du mildiou nécessite la présence d’eau liquide sur le feuillage pendant une assez longue durée. Cette situation se rencontre lors de pluies orageuses du soir suivies le lendemain d’une hygrométrie saturée qui empêche le ressuyage du feuillage. Cette situation d’humidité persistante se rencontre également en fin d’été et à l’automne avec d’importants contrastes de températures entre le jour et la nuit générateurs de rosées persistantes du matin. Enfin, l’arrosage par aspersion entraîne souvent la même situation, en particulier l’irrigation de fin de journée.
L’observation attentive des plantes pourra débuter dès que ces conditions sont présentes, associées à des températures fluctuant de 10 à 25 °C (avril à octobre). Elle doit être continue pour tenir compte des phases de la maladie qui n’occasionnent pas de symptômes visibles.
À partir des premières plantes atteintes, la propagation du mildiou est typique des maladies dites « à foyer » avec une dissémination rayonnante. Lorsque les conditions climatiques sont favorables, les attaques peuvent être foudroyantes. Il est de coutume de dire que la maladie se déplace « comme le feu dans la culture ».
Le développement du champignon est très rapide, et les attaques sont souvent identifiées trop tardivement lorsque les dégâts surviennent en abondance ; il est alors trop tard pour intervenir. La lutte suppose donc avant tout des mesures préventives dans les périodes favorables au développement du champignon (conditions humides). Le champignon est détruit par une sècheresse persistante et des températures avoisinant les 30 °C.
Rappelons que les fruits de la tomate pouvant être affectés par de nombreuses attaques parasitaires ou non, il convient d’être très attentif lors de l’identification du mildiou (localisation et aspect des symptômes).
- Alternariose et anthracnose provoquent également des taches sur la périphérie des fruits, mais elles sont déprimées avec un halo jaunâtre. Les feuilles sont également touchées par l’alternariose, qui provoque des taches noires avec des stries concentriques, entourées d’un halo jaunâtre.
- La cladosporiose occasionne des taches jaunâtres sur la face supérieure des feuilles, qui se limitent aux zones entre les nervures, donnant à celles-ci un aspect anguleux. À la face inférieure de la feuille, les taches sont recouvertes d’un feutrage abondant de couleur vert olive à brun. Le feutrage est très adhérent et très persistant sur la feuille, contrairement à celui du mildiou qui, lorsqu’il apparaît, est très fugace.
- Les bactéries du genre Pseudomonas engendrent également des taches sur le feuillage, mais celles-ci sont de petite taille, de forme irrégulière et parsemées sur les folioles.
- La nécrose apicale ou « cul noir », est une maladie non parasitaire (trouble physiologique) occasionnée par une mauvaise assimilation du calcium associés à des apports en eau irréguliers. C’est la cause principale des fruits tachés au jardin. Les symptômes sont très typiques. La tache sur le fruit est toujours située du côté de la cicatrice florale à l’opposé du pédoncule ; elle se présente en creux (tache en « coup de pouce »). Sur fruits verts, la tache est d’abord vert foncé, puis vire au brun au fur et à mesure de la maturation du fruit pour être totalement noire sur les fruits mûrs. Cette carence est par ailleurs souvent responsable d’un début de maturité précoce du fruit avant que celui-ci n’atteigne le calibre normal de la variété.
Choisissez des variétés tolérantes ou résistantes au mildiou. Renseignez-vous auprès du fournisseur.
Éviter les plantations en situation ombragée allongeant le temps de ressuyage du feuillage après les pluies.
Arrosez au pied en évitant de mouiller le feuillage
Ne jamais arroser par aspersion le soir
Favorisez l’aération des cultures en respectant les densités de plantation.
Favorisez l’aération des plantes par des effeuillages réguliers lors des opérations de taille.
Protégez les cultures de la pluie, avec des parapluies par exemple.
Supprimez les organes malades dès les premiers symptômes.
Évitez la proximité des pommes de terre (il s’agit du même parasite).
Pratiquez la rotation des cultures d’une année sur l’autre.
La ‘fausse bonne idée‘
Transpercer les tiges par des fils de cuivre n’a jamais démontré son efficacité contre le parasite.
L’utilisation de décoction de prêle en préventif dans les conditions favorables aux parasites (temps chaud et humide ou orageux) semble limiter les dégâts liés au champignon. L’efficacité de telles préparations n’est cependant pas démontrée à ce jour.
Recherchez des produits autorisés pour l’usage prévu et portant la mention « Emploi Autorisé au Jardin » (EAJ) sur le site e-phy.
Sans oublier le traitement avec la bouillie bordelaise, en traitement préventif, produit naturel agréé en culture bio…
Agréé en bio certes… mais il est désormais prouvé que le cuivre est mauvais pour le sol et la biodiversité. À utiliser avec intelligence donc ou pas du tout;-)
Ce n’est pas le cuivre qui est mauvais pour le sol (il y est naturellement présent, est le constituant de populations de bactéries, n,’affecte pas les micro-organismes, et est absorbé par les plantes comme l’oligo-élément)… c’est son excès !
Comme tout d’ailleurs : le sucre est nécessaire pour le corps humain mais en excès provoque des diabètes, de l’obésité, la candidose…
Les vignes, vergers qui ont connu parfois près d’un siècle de traitements intensifs au cuivre sont bien sur pollués par un excès de cuivre… mais cela n’a rien à voir avec une utilisation intelligente sur quelques pieds de tomate, une ou deux fois l’an, dans le potager.
Je partage entièrement la réponse de Guylaine !
De toute les façons, en ce 30 juillet 2020, toutes les cultures infestées sont désormais perdues et elles sont nombreuses dans le coin, eu égard aux conditions climatiques.
Les miennes, 40 pieds et 21 variétés sont impeccables avec 4 applications… de cuivre.
L’intégrisme nous mène dans le mur par défaut de réflexion et de recul.
La bouillie bordelaise est nocive pour le sol, les vignerons vous diront que leur terre est morte ! En plus elle a aussi ses limites pour la lutte contre le mildiou….Donc a bannir .
Ce n’est pas vraiment la bouillie bordelaise qui détruit les terres agricoles, mais les excès d’engrais minéraux durant des décennies ! La vie organique et microbienne disparaissent …..
mais elle détruit considérablement la les populations de vers de terre
L’utilisation du bicarbonate de soude est efficace en début d’attaque du mildiou ou en préventif lorsque les conditions sont propices au développement de cette maladie cryptogamique. (Une cuillère à café de bicarbonate alimentaire par litre d’eau).
Merci pour cet article complet ! C’est vrai que la prévention est essentielle, surtout en surveillant l’humidité. Mais on parle aussi de plus en plus des préparations naturelles pour renforcer les plantes. Je pense au purin d’ortie ou à la consoude. Il y a encore peu de littérature sur le sujet. Qu’en pensez-vous ?