Les espèces exotiques sont des insectes ou des végétaux qui ont été introduits, accidentellement ou volontairement, par l’Homme dans un espace différent de leur aire d’origine. Elles prennent l’adjectif d’envahissantes lorsqu’elles s’installent rapidement dans ce nouveau territoire.
La diffusion d’espèces exotiques envahissantes (EEE) sur un territoire est l’une des causes majeures de l’appauvrissement de la biodiversité, qu’elles soient animales ou végétales.
Les risques liés à l’installation d’espèces animales exotiques envahissantes
La France métropolitaine est particulièrement vulnérable aux invasions d’espèces animales exotiques envahissantes. C’est l’un des pays les plus touchés d’Europe par sa position de carrefour géographique et ses trois façades maritimes. À ce jour, en Europe, aucune disparition d’espèce n’a été attribuée à des espèces exotiques envahissantes. La menace est cependant importante sur la diversité biologique et génétique en raison des risques possibles d’hybridations entre espèces locales et espèces exotiques proches. Les territoires d’outre-mer sont encore plus vulnérables du fait que dans ces îles la biodiversité est très riche et les espèces présentes ont un fort caractère endémique.
Quelles espèces animales sont considérées comme exotiques envahissantes ?
La liste d’espèces préoccupantes pour l’Union européenne comporte 88 espèces (41 végétales et 47 animales) (dernière version 2023). À partir de cette liste, à laquelle s’ajoutent des espèces spécifiques au territoire, est établie la liste des espèces exotiques envahissante pour la métropole.
Les territoires ultramarins font l’objet de listes propres. Les iles isolées comptent généralement un nombre plus restreint d’espèces par rapport au continent, en revanche, elles comptent plus d’espèces endémiques.
Des impacts sur la biodiversité
Depuis 20 ans, la hausse des EEE est importante. La mondialisation et les nombreux échanges commerciaux aggravent la situation. À cela, s’ajoutent les changements climatiques (vent important, diminution des jours de gel, canicule et sécheresse) qui favorisent l’affaiblissement des écosystèmes.
Les milieux de production agricoles, horticoles et sylvicoles, mais aussi les jardins de particuliers sont très vulnérables et sensibles aux EEE. A contrario, les milieux faiblement anthropiques comme les forêts, où un équilibre naturel des populations s’applique, sont faiblement impactés. Par exemple, dans le Centre Val de Loire, le Capricorne asiatique de la famille des coléoptères impacte les espaces verts de la commune de Gien (Loiret) et les jardins de particulier alors qu’il n’a jamais été identifié dans les forêts voisines.
Des impacts sanitaires et économiques
Au-delà de leurs impacts écologiques, certaines EEE ont un impact sanitaire. C’est le cas du moustique tigre (Aedes albopictus), vecteur de maladies comme la dingue, le virus Zika et le Chikungunya, pour lesquels une lutte antivectorielle est mise en place.
Quelques espèces présentes en France métropolitaine :
– Le ragondin (Myocastor coypus) et le vison d’Amérique (Neovison vison) introduits pour l’élevage destiné pour la fourrure à la fin du XIXᵉ siècle. Le ragondin colonise les cours d’eau en impactant les rives et la flore et en prédatant les œufs des oiseaux nicheurs, de même que le vison d’Amérique.
– L’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii), introduite dans les années 70 à des fins commerciales. Espèce très robuste et vorace, elle migre de manière exponentielle dans les eaux douces, dont les étangs. Déséquilibrant l’écosystème en consommant les œufs d’amphibiens, les jeunes poissons ou en creusant des galeries et provoquant des dégradations sur les berges.
– Les écureuils de Pallas (Callosciurus erythraeus) provenant d’Asie du Sud-Est sont une menace pour les autres espèces comme les écureuils roux.
– Les écureuils gris nord-américains (Sciurus carolinensis) furent introduits dans un parc anglais au 19ᵉ siècle. Ils sont porteurs d’un virus fatal pour les écureuils roux.
– L’écureuil de Sibérie (Tamias sibericus) dit Tamia de Sibérie ou écureuil de Corée, nouvel animal de compagnie (NAC) est interdit à la vente aujourd’hui. Ils se sont installés dans les forêts d’Île-de-France. Ils sont suspectés de transmettre la bactérie responsable de la maladie de Lyme portée par les tiques.
– Le frelon à pattes jaune (anciennement appelé frelon asiatique) (Vespa velutina) a un impact économique dans le secteur de l’apiculture et un impact sur la biodiversité.
Ces quelques exemples témoignent des dangers sanitaires et écologiques d’introduire un animal dans un milieu qui n’est pas le sien. La plupart des introductions se font inconsciemment lors de l’import de végétaux d’un territoire à un autre.
