Les principaux types d’abris et de serres

Tous les abris sont constitués de matériaux rigides ou souples laissant pénétrer la lumière. Les cultures sont dites abritées ou protégées.

En France, on utilise les termes de cultures sous abris ou cultures protégées le terme « abri » désigne trois sortes d’installations :

Des installations temporaires

Ces installations sont de conception simple et de mise en œuvre facile. Elles sont placées sur la culture pour des durées limitées à quelques semaines, voire quelques mois, en général au printemps et/ou à l’automne. Leur efficacité est limitée. Le jardinier ne peut y travailler debout et ces abris sont réservés aux cultures basses. Dans cette catégorie, on range :

  • Les cloches dont le nom dérive de la forme. Les plus anciennes sont les cloches maraîchères en verre protégeant une seule plante ou un tout petit groupe de plantes. Ces cloches, trop fragiles et trop coûteuses ne sont plus fabriquées. Pour les jardiniers amateurs elles sont remplacées par des « cloches » en matériau plastique rigide, facilement empilables lorsqu’elles ne sont pas utilisées.
Cloche maraîchère en verre © Michel Javoy
Châssis coffre © Michel Javoy
  • Les châssis sont composés d’une armature, de bois ou de fer recouverts de matériaux rigides, verre ou plastique. Ils peuvent être « doubles », composés de deux versants prenant appui sur un petit pilier central appelé « tasseau » ou « simples » nécessitant le fait d’être posé sur une ceinture de bordures. L’ensemble châssis et bordures est appelé « châssis-coffre ». Généralement les bordures du coffre sont constituées de planche de bois démontables assemblées à l’aide de traverses. Parfois le coffre peut être fixe et composés de matériaux maçonnés (briques, ciment…). Dans ce cas on parle de « bâche » un terme issu de l’horticulture des siècles précédents que l’on peut retrouver dans tous les vieux ouvrages.

Au jardin, ces abris sont très souvent utilisés pour la production de plants ensuite plantés en plein air dans le jardin. Ils peuvent aussi être utilisés pour des productions de cultures basses, plus ou moins exigeantes en chaleur (carottes, salades diverses… mais aussi melons, concombres…)

Très souvent, l’effet thermique qui est le principal objectif de ces abris rigides est renforcé par une couverture nocturne complémentaire composé de matériaux à fort pouvoir isolant. Durant de nombreuses années le matériau utilisé en horticulture était la paille de seigle, longue et rigide, assemblées entre-elles par des ficelles pour constituer des paillassons. De nos jours il est toujours possible de se procurer des paillassons dans les réseaux professionnels ou semi-professionnels. Dans les réseaux de fournisseurs pour amateurs on peut acheter des « paillassons » en matériaux synthétiques qui ne sont pas moins efficaces.

  • Les petits tunnels aussi appelés chenilles ou chenilles nantaises

Par référence à la grande région maraîchère qui, la première en France, utilisa ce dispositif au lancement de la « plasticulture » dans les années 1960.

Le dispositif comporte deux parties :

    • Des arceaux supports composés de fils métalliques galvanisés de gros diamètre dont les extrémités sont enfoncées dans le sol à environ 30 cm de profondeur pour former des planches de largeurs comprises, en général entre 1m et 1,20m. Les arceaux sont distants entre eux de 1 mètre, voire moins, pour une bonne tenue dans les régions soumises à de forts vents, Ces arceaux, à la fabrication, sont munis de boucles permettant de fixer solidement le film de couverture à l’aide de ficelles en tension. Il est possible de se procurer ce modèle d’arceaux dans les réseaux commerciaux professionnels et semi-professionnels. On peut aussi fabriquer les arceaux, à moindre coût avec des canalisations PVC de faible diamètre (gaines électriques…)
5-pisany-potager-sous-tunnel
    • Un film plastique de couverture. Différents matériaux peuvent être utilisés, selon le degré de thermicité recherché (Cf. chapitre matériaux de couverture). Cependant le film le plus utilisé et le plus disponible au commerce demeure le Polyéthylène avec une largeur standard de 2 m couvrant efficacement les arceaux sur une planche de largeur 1,20m.
  • Les « paillassons »

Ce mode de protection particulier permet de maximiser le maintien du rayonnement nocturne du sol au profit de la plante. Il fait exception à la transparence puisqu’il est constitué de matériaux opaques. En horticulture pendant longtemps on a utilisé de la paille de seigle assemblée en rouleaux (d’où le nom de paillasson). Aujourd’hui les matériaux en polyester tendent à remplacer la paille. Ces matériaux opaques à plus fort pouvoir isolant que les matériaux translucides sont utilisés la nuit et doivent être retirés de jour. Ils sont souvent supportés au-dessus de la culture par un dispositif de piquets et de lattes de bois appelé « perchage ».

Des installations fixes et légères

Elles peuvent cependant être déplacées de temps à autres, par exemple au moment du renouvellement de la couverture.

C’est le domaine des grands tunnels, aussi appelés serres tunnels, recouverts de films plastiques souples dans lesquels le jardinier travaille à l’abri et qui peut convenir à tous types de cultures : les cultures basses mais aussi les cultures hautes palissées (exemple :tomates).

Tunnel amateur © Pixabay
Culture de tomates, plants greffés, sous abri plastique amateur © Michel Javoy

Les films de couverture les plus souvent utilisés sont :

Le polyéthylène :  C’est le matériau souple le plus répandu et le meilleur marché. Il est utilisé sous la forme de film d’épaisseur de 150 à 200 micromètres ; Il est disponible en des largeurs variables de 2 à 8m, lui permettant de s’adapter facilement à tous les types de charpentes. Sa thermicité est assez faible. Pour avoir une bonne durée de vie, de l’ordre d’une dizaine d’années, il doit avoir impérativement reçu à la fabrication un traitement contre les UV (ultraviolets). En l’absence de ce traitement il est très vite brûlé par le soleil. Sa pénétration lumineuse est de l’ordre de 80%. La faible thermicité peut être améliorée par la constitution à la construction d’une double paroi emprisonnant une couche d’air. Le matériau devient ainsi plus isolant. On trouve sur le marché des films ayant subi des traitements de surface, antipoussières pour la face extérieure et/ou antibuée pour la face intérieure. La condensation de l’eau sur la paroi ne se forme pas sous la forme d’une juxtaposition de fines gouttelettes qui réduisent la pénétration lumineuse mais sous forme d’un film continu d’eau. Pour ces films, il convient d’être très vigilant sur le sens de la pose.

Le Polychlorure de vinyle plus connu sous le nom de PVC : Les films horticoles ont une largeur de 2 à 4métres et une épaisseur moyenne de 200 micromètres. Sa transmission lumineuse, au moins à l’état neuf, est proche de celle du verre. Sa thermicité est assez bonne (notoirement supérieure à celle du polyéthylène). Pour ne pas être dégradé par les UV du soleil, il doit aussi subir à la fabrication un traitement anti UV. Pour améliorer la tenue de la couverture dans le temps ; certains fabricants proposent des bâches de couverture en PVC armé de fibres de polypropylène blanches. Dans ce cas la pénétration de la lumière à l’intérieur de la serre diminue légèrement et elle se fait alors principalement sous forme diffuse.

Le copolymère d’acétate de vinyle plus connu sous le nom d’EVA : ce film souple, à usage horticole, est particulièrement intéressant pour sa thermicité, proche de celle du verre, avec un bon coefficient de pénétration lumineuse principalement sous forme diffuse. Utilisé en monocouche, il présente l’inconvénient d’être très élastique, ce qui rend la tension à la pose très délicate. Pour pallier cette difficulté, les fabricants présentent cette matière sous forme de films coextrudés ; une couche à haute teneur en acétate de vinyle est prise « en sandwich » entre deux couches de polyéthylène. Ces films, principalement à usage professionnel, peuvent être difficiles à se procurer dans les réseaux amateurs.

Les serres proprement dites parfois qualifiées de serres « lourdes »

Ces serres ont des fondations maçonnées qui leur confèrent une durée de vie de plusieurs dizaines d’années lorsqu’elles sont bien entretenues Elles sont composées de deux parties essentielles :

  • La charpente aussi appelées « ossature », en bois, en métal ferreux ou en aluminium.
  • La couverture en verre ou en matériau plastique rigide

Elles peuvent être autoporteuse composées d’une ou plusieurs unités accolées appelées chapelles ou adossées à un mur. Dans un jardin amateur la serre est généralement monochapelle.

Serre amateur © Michel Javoy

Article rédigé par Michel Javoy & Maryse Friot

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