Gérer les stocks de matière organique des sols pour entretenir leur fertilité et contribuer aux services écosystémiques rendus par les sols.

Les sols fournissent de nombreux services écosystémiques: production végétale pour l’alimentation ou pour la chimie verte, protection des eaux, support de biodiversité, support d’infrastructure.

Plus récemment, les sols participent aussi à l’atténuation du changement climatique en stockant potentiellement du carbone. Les matières organiques jouent un rôle fondamental dans la fourniture de la plupart de ces services. Elles expliquent une grande part de la fertilité des sols : fertilité physique (agrégation et stabilité de la structure, rétention en eau et disponibilité de l’eau pour les cultures, capacité d’infiltration de l’eau dans les sols), fertilité chimique (fourniture d’éléments nutritifs pour les plantes), fertilité biologique (les matières organiques sont indispensables au développement de la plupart des microorganismes du sol et d’une partie de la faune). Elles sont au cœur du rôle environnemental des sols. L’augmentation des stocks de carbone dans les sols pourrait contribuer à l’atténuation des émissions accrues de gaz à effet de serre (initiative 4 pour 1000). Différentes pratiques permettent d’augmenter les teneurs en matière organique dans les sols : la restitution des résidus de récolte, la couverture permanente des sols par des couverts végétaux, l’apport régulier de matières organiques exogènes. Ainsi, les effluents d’élevage sont classiquement retournés aux sols. Il existe d’autres ressources organiques d’origine urbaine ou industrielle qui pourraient contribuer à l’entretien humique des sols, particulièrement dans le grand bassin parisien où l’élevage est peu présent. Les effets potentiels de leur recyclage seront présentés mais aussi les conditions à leur insertion dans les itinéraires techniques de fertilisation des sols.

Sabine Houot

INRA, ECOSYS, 78850 Thiverval Grignon