Lauréats 2017 : le jardin d’Annie et Bernard Richard à Wail (62)

Portrait de jardinier

Nous sommes Annie et Bernard Richard au jardin des Hayures (les haies) dans le Pas de Calais.

Nous jardinons depuis toujours, enfants avec nos parents, aujourd’hui ensemble. Notre propre jardin a été commencé il y a une trentaine d’années. Il s’est agrandi en même temps que notre passion pour les plantes et nos acquisitions de terrain.

Leur vision du jardin

Notre jardin est d’environ 3000 m², sans tenir compte de la pâture réservée aux moutons. Il comprend un jardin d’agrément, un potager, un petit verger.

Le jardin d’agrément a débuté par un jardin à l’anglaise avec de nombreuses vivaces plutôt adaptées à l’ombre car il est surplombé par un bois.

Nous conservons des semis spontanés comme la bardane, le prunelier taillé en topiaire. Puis un jardin japonisant avec un petit plan d’eau attire les grenouilles, les crapauds, les libellules…

Dans une autre partie, plus recente,vivent les poules, au milieu des arbustes parfois rares, des hydrangéas (passion de Bernard), de rosiers…

Les plantes sont adaptées à notre région et demandent peu de soins spécifiques.

Le potager comporte de nombreuses variétés de légumes, nous aimons découvrir de nouvelles saveurs.Des fleurs comestibles animent les plats (capucines, soucis.).

Nous travaillons tous les 2 sur l’ensemble du jardin sans aucun produit de synthèse, pour notre santé et celle des animaux.

Le jardin en pratique

Nous adoptons les techniques de la permaculture, du compostage, du paillage (notamment dans les serres aux tomates). Nous paillons les hostas avec du poils de mouton pour repousser les limaces.

Au potager nous associons les légumes amis. Les poules nous aident pour les chenilles ou insectes.. Elles produisent du fertilisant.

Les mauvaises herbes, surtout présentes au potager, sont arrachées à la main. Les vivaces, assez denses, limitent la prolifération des indésirables.

Nous arrosons très peu, toujours à partir de nos nombreux points de récupération d’eau de pluie. Les mulots sont nos plus gros « ennemis », malgré nos 2 chats. Les limaces et escargots sont soit ramassés et reconduits dans le bois, soit mangés par les grives ou les hérissons, mais ils arrivent parfois à faire quelques trous inesthétiques. Nous partons de l’idée que nous pouvons un peu partager avec les animaux. Tuons toutes les chenilles, les insectes et les escargots et adieu les oiseaux et les papillons !

Nous ouvrons parfois notre jardin au public avec l’association « jardins passions », ou lors de l’opération « les rendez-vous au jardin ». Nous adhérons au jardin de Noé.

Lorsque nous recevons le public, nous expliquons qu’il faut surtout observer, faire preuve de bon sens et de tolérance vis à vis de la nature qui nous nourrit. Il ne faut pas oublier, que, comme dans n’importe quelle entreprise tout le monde a un rôle à jouer. Nous pensons qu’il faut être patient, savoir attendre un peu que la mésange ou la coccinelle découvre le festin qui s’offre, savoir sacrifier une plante pour que les autres soient sauvées, laisser aux animaux la possibilité de se cacher, d’hiverner (nichoir, paille …)

Nous conservons les fleurs fanées pour que les animaux aient des graines l’hiver. Nous plaçons des petits abreuvoirs en plus de nos divers plans d’eau, les oiseaux assoiffés attaque davantage les fruits.

Il nous paraît important de conserver une zone sauvage pour la biodiversité.

Au potager il est important de respecter une rotation des cultures, certaines cultures appauvrissent le sol, d’autres l’enrichissent. Nous enrichissons notre jardin avec du compost (broyat, epluchures, feuilles mortes, paille), du fumier parfois des cendres parfois de la marne pour tenter de conserver un certain équilibre au terrain.

Il nous semble ridicule de conduire les déchets verts à la déchetterie (production de CO2 par le véhicule, consommation d’énergie, perte de temps) pour, au printemps, acheter du compost pour les jardinières.

Les visiteurs constatent qu’il est possible d’obtenir de beaux légumes, un rendement très satisfaisant, sans utiliser le moindre produit de synthèse. Nous expliquons qu’il est possible de fabriquer et d’utiliser des purins naturels pour aider les plantes à se renforcer, une plante forte résiste mieux aux différentes attaques. Si une substance chimique a une action sur les cellules vivantes de la plante ou de l’animal, elle en a forcement une sur nous.

Afin de nous faciliter le travail, nous mettons en oeuvre la technique du paillage avec du broyat, de la paille, du sable, de la laine de mouton, du paillis de lin …ce qui évite la prolifération des herbes non souhaitées, facilite leur arrachage, allège le sol, amène les vers…