Le compost : mode d’emploi

Le compost est composé de déchets d’origine végétale et/ou animale qui vont fermenter de manière naturelle (ne pas mettre trop de déchets d’origine animale car ils fournissent  surtout de l’azote organique). Il s’agit d’un amendement organique. Il est utilisé pour améliorer la structure et les qualités microbiologiques du sol. Le compost peut également servir de terreau pour les plantes en pot. Cependant, ne pas planter directement la plante dans le compost, mais plutôt dans un mélange enrichi avec des minéraux complémentaires. En effet, la minéralisation n’est sinon pas suffisamment rapide pour satisfaire les besoins des plantes dans un petit volume.

Faire son compost

Le compost est le produit issu de la fermentation aérobie naturelle de déchets biodégradables, principalement d’origine végétale, issus du jardin ou de la maison.

Quel intérêt pour le jardinier ?

  • améliorer la structure du sol : augmenter la cohésion des sols légers et sableux, alléger les sols lourds et argileux
  • augmenter la capacité de rétention d’eau et des éléments fertilisants
  • favoriser l’activité de la microfaune et microflore du sol
  • recycler ses déchets organiques ménagers et du jardin

Comment organiser son compost ?

Le compostage en tas

C’est la technique la plus simple pour les jardins. Les matières à composter sont placées directement sur le sol afin de former un tas d’une hauteur allant de 0,5 m à 1,5 m. Ce tas doit être placé dans un endroit plutôt ombragé, bien à l’abri des vents desséchants et du détrempage dû à la pluie.

Le compostage en bac

Vous pouvez le fabriquer avec quelques planches ou rondins, ou en acheter un. Privilégiez un composteur qui s’ouvre totalement sur une face pour retourner les déchets et vider le compost facilement. Couvrir le composteur et le placer dans un endroit ombragé, à l’abri des vents desséchants et de la pluie.

compostage-en-tas

composteur en bac

Du compost en appartement c’est possible !

Le compostage en appartement fait appel à des vers. Il est connu sous le nom de lombricompostage. Cette pratique se fait grâce à la superposition  de plateaux munis de trous : le lombricomposteur. Les déchets de cuisine (épluchures, marc de café, sachets de thé, carton, papier, …) sont dégradés par des micro-organismes, puis des vers de compostage.

Le lombricomposteur doit être placé dans une pièce aérée. Il fonctionne aussi dans une cave,… ou sur un balcon. De plus, il doit être dans un environnement avec une température ambiante comprise entre 15°C et 25°C.

Les déchets à composter

Types de matières
Les matières vertes (matières humides) Epluchure de fruits et légumes, marc de café, sachets de thé, pain, restes alimentaires cuits, coquilles d’œufs broyées, feuilles, tonte fraîche d’herbe, plantes…
Les matières brunes (matières sèches) Feuilles mortes, tailles de haies, petites branches broyées, herbes sèches, coquilles de noix, papiers, carton …
En très petites quantités Viande, poisson, fromage, …
Ne se compostent pas Coquillages, charbon de bois, litières, matières plastiques,…

Les trois règles du compostage

Étaler et mélanger

Alterner matières sèches (1/2 à 3/4) et matières humides (1/4 à 1/2), sans apporter un même matériau en trop grande quantité. Par exemple vous pouvez stocker à coté de votre compost de la matière sèche, et l’ajouter au fur et à mesure que vous rajouterez de la matière humide. Les éléments riches en azote (fumier, plantes fermentées…) activent le processus de compostage.

arroser-compostVérifier l’humidité

Il est important de vérifier l’humidité des déchets en cours de compostage. Le moment idéal pour une approche visuelle de cette humidité est lors des retournements. C’est à ce moment-là que l’humidité peut être corrigée :

  • en ajoutant de l’eau si le compost est trop sec
  • en vérifiant, en cas d’humidité importante, si le compost est bien couvert (pour éviter l’infiltration de l’eau de pluie). S’il est trop humide, étalez-le pour que le surplus d’eau s’évacue plus rapidement

aerer-compostAérer et décompacter

Mélanger les matières sèches et humides régulièrement soit par brassage, soit par retournement à l’aide d’une fourche.

Retourner de temps en temps votre compost. Sa décomposition sera plus rapide et homogène.

Un compost bien décomposé est une matière relativement sèche, friable, qui ne présente aucune odeur nauséabonde. Une mauvaise odeur révèle un problème de fermentation. Il faut dans ce cas aérer le compost, voire ajouter des matières sèches. Le compost doit toujours être légèrement humide, mais jamais détrempé.

4 choses à savoir sur le compost

Certaines agglomérations proposent des bacs de compostages partagés et/ou du matériel de compostage à prix réduit. N’hésitez pas à vous renseigner.

Il est possible de semer directement sur un tas de compost (déjà mi-mûr), notamment les courges et potirons.

Si les feuilles, herbes, plantes, branches … sont malades, elles peuvent contaminer votre compost, et donc par la suite vos plantations. S’il n’y a pas une élévation de température de l’ordre de 70°C pendant plusieurs jours, il n’y aura pas de destruction des agents contaminant (ces conditions sont rarement atteintes chez le jardinier amateur).

Pour les cartons et papiers, faire attention aux encres et colles utilisées.

Quand et comment bien utiliser son compost ?

incorporer_compost

Le compost peut être utilisé à mi-décomposition (on dit alors demi-mûr) ou quand il est suffisamment décomposé (on dit qu’il est mûr). Cela peut prendre entre 6 et 9 mois, selon le type de déchets et la température.

Au stade demi-mûr

Le compost est déjà décomposé mais on distingue encore la forme des végétaux. Lorsqu’on le manipule à la fourche, il se tient en galette. Dans cet état, il peut être utilisé en paillage de sol au pied des arbustes ou en couverture de sol nu après récolte à l’automne.

Lorsqu’il est mûr

Le compost prend l’aspect d’un matériau sombre, meuble, et sans odeur désagréable. Il doit être prélevé dans la partie basse du composteur, la plus décomposée. Incorporez-le par griffage/binage dans les 5-10 premiers centimètres du sol.

Pour les pots, jardinière ou semis

Vous pouvez l’utiliser dans une proportion maximale d’1/3, pour améliorer les mélanges terreux de plantation, pour les cultures en jardinière, en pot, ou pour les semis.

Pour la plantation d’arbres, arbustes, rosiers

Vous pouvez ajouter à la terre extraite, 10 à 20% de compost, mélangez de façon homogène et utilisez ce mélange pour reboucher le trou de plantation.

Dans le cas des plantations en racines nues, la technique du pralinage est très efficace. Elle consiste à tremper les racines nues, dans un mélange d’eau, de compost mur et de terre fine de façon à former une boue qui adhère aux racines, favorisant la reprise.

6 commentaires sur “Le compost : mode d’emploi

    Je pense qu’en ajoutant autant de matières carbonées (avec un C/N très élevé), vous créez un déséquilibre. L’équilibre global devant avoisiner un C/N d’environ 25 à 30.

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