Le biocontrôle au potager

Les principes du biocontrôle

Le biocontrôle permet de contrôler les maladies et les ravageurs dans votre jardin en utilisant des organismes vivants et des substances naturelles. Il repose sur l’équilibre entre les populations d’être vivants, qu’ils soient nuisibles ou utiles.

Pour permettre aux auxiliaires de se développer et d’assurer leur fonction de prédateurs des nuisibles, il peut être nécessaire d’accepter quelques dégâts sur les fruits et légumes, et peut-être d’en récolter moins que prévu.

L’observation est aussi un principe primordial pour surveiller l’état de santé de ses plantes et anticiper les éventuels risques d’attaques. D’après le dicton, mieux vaut prévenir que guérir ! Prenez donc des précautions pour éviter que les plantes ne soient affaiblies.

Dans certains cas, une intervention peut être nécessaire pour favoriser l’équilibre au sein du potager et protéger ses plantes. Pour cela, il existe des produits de biocontrôle curatifs qui sont des microorganismes ou des substances naturelles. Il est également possible de se procurer des insectes auxiliaires à disperser dans son jardin.

Le biocontrôle c’est donc un nouveau regard sur le jardin avec une approche plus globale.

Préparez bien votre sol

Travaillez le sol sans retournement à l’aide d’une fourche bêche type Grelinette pour l’aérer et ne pas bouleverser la faune du sol indispensable à sa santé.

Semez des engrais verts. Ces plantes sont cultivées dans le but d’être utilisées en paillage sur le sol ou enfouies. Elles vont permettre d’améliorer la fertilité du sol grâce à un apport en matière organique et minérale sur le long terme.

Il existe deux types d’engrais verts :

Grelinette © J.M. Muller
Grelinette © J.M. Muller
La moutarde, un exemple d’engrais vert © J.M. Muller
La moutarde, un exemple d’engrais vert © J.M. Muller
  • Les légumineuses vont enrichir le sol en azote tout au long de leur cycle de croissance.
    Exemples : trèfle, luzerne, vesce, fève
  • Les autres espèces vont chercher des minéraux en profondeur et les libèrent au moment de leur décomposition.
    Exemples : phacélie, moutarde, sarrasin, seigle

Paillez votre sol, car il y a de nombreux bénéfices :

  • Protection du sol contre l’érosion,
  • Réduction des plantes indésirables,
  • Maintien de l’humidité,
  • Protection contre le froid en hiver et la chaleur en été,
  • Augmentation de la vie du sol,
  • Réduction des maladies du feuillage liées à un arrosage trop fréquent,
  • Fertilisation (pour les paillages organiques).
Paillage organique (paille) © J.M. Muller
Paillage organique (paille) © J.M. Muller

Associez des espèces

Les avantages des associations sont :

Bourdon sur une fleur de phacélie © J.M. Muller
Bourdon sur une fleur de phacélie © J.M. Muller
  • Diminution du risque d’attaques par des maladies ou des ravageurs
  • Effet protecteur de certaines espèces envers d’autres
  • Meilleure couverture du sol évitant l’installation d’herbes spontanées
  • Source de nourriture pour les auxiliaires

Pour que les plantes cohabitent dans de bonnes conditions il faut que leurs systèmes racinaires se développent à des profondeurs différentes.

Exemples d’associations :

  • Les œillets d’Inde éloignent les pucerons et attirent certains auxiliaires comme les syrphes, prédateurs naturels des pucerons. Associés aux tomates, ils les protègent contre les nématodes du sol.
  • Les tomates et les choux n’entreront pas en compétition.
  • Le fenouil brouille le système olfactif de nombreux insectes nuisibles.
  • La phacélie est une plante mellifère, source de nourriture pour tous les pollinisateurs, qui attirera ces insectes vers les plantes cultivées.
Œillets d’Inde au pied des tomates © J.M. Muller
Œillets d’Inde au pied des tomates © J.M. Muller
Association de choux et tomates © J.M. Muller
Association de choux et tomates © J.M. Muller

Placez les plantes au bon endroit

Choisissez les espèces et les variétés en fonction de l’environnement (sol, exposition à la lumière) mais également selon la présence de maladies ou de ravageurs afin de favoriser des variétés peu sensibles.

Si des maladies du feuillage sont fortement présentes, utilisez un abri pour protéger vos plantes de la pluie. Cet arbi doit être translucide pour laisser passer la lumière. Pensez à découvrir les plantes en période de pollinisation et faites attention à l’humidité sous les abris.

Abris pour courgettes © J.M. Muller
Abris pour courgettes © J.M. Muller

La rotation des cultures est très importante pour préserver la qualité du sol et limiter le risque d’attaques. Il est également nécessaire d’éloigner les plantes d’une même famille pour limiter le risque de propagation des maladies. Par exemple, la tomate, l’aubergine et la pomme de terre sont toutes des Solanacées, il est donc préférable de les répartir dans le jardin.

Une rotation s’établit sur 4 ans en diversifiant les familles de plantes cultivées sur une parcelle et le type de culture (légumes racine, légumes feuille, légumes fruit/bulbes, légumes graines/légumineuses/engrais verts).

La rotation des cultures au potager © Jardiner Autrement
La rotation des cultures au potager © Jardiner Autrement