Les expériences du jardin des plantes de Paris : le paillage

Les chroniques du jardin des plantes de Paris

Le Jardin des Plantes de Paris cultive ses 23,5 hectares sans pesticide depuis 2008. Pour une culture toujours plus respectueuse de l’environnement, les jardiniers testent à grande échelle, différentes techniques de jardinage. Durant 3 mois, nous avons suivi les expérimentations alternatives aux pesticides et leur efficacité. 

Ces articles ont été approuvés par le Jardin des Plantes de Paris. Nous remercions tous les jardiniers ayant partagé leurs connaissances et Jérôme Munier (chargé de communication) de nous avoir guidées.

Par ces chroniques, nous souhaitons vous apporter des appuis techniques testés par des professionnels et applicables dans les jardins des particuliers.

Le paillage est une pratique souvent citée lorsqu’on parle de gestion écologique du jardin. Les villes ont adopté cette méthode dans les espaces verts depuis l’interdiction d’utilisation des pesticides et notamment des désherbants sélectifs. 

Quel type de paillage pour quelle utilisation ?

Le paillage permet de ne pas laisser la terre à nu. Les matériaux utilisés pour pallier sont très variés. Ils peuvent être d’origine naturelle ou synthétique. Suivant leur origine, la mise en place, l’entretien et la durabilité dans le temps seront différents. Le paillage a un intérêt esthétique, économique en eau et en intrants tels que les désherbants. Pour les paillis organiques s’ajoute un intérêt écologique en stimulant la vie du sol.

Nous nous sommes rendues régulièrement au Jardin des Plantes de Paris pour suivre la mise en place et l’effet des paillages testés d’origine organique.

Installation du paillage de peuplier au jardin des plantes de Paris © Jardiner Autrement

Au printemps 2021, du paillage a été installé notamment dans la “Grande perspective” du Jardin des Plantes. Cette opération, pratiquée depuis plusieurs années, est affinée au fil des saisons au vu des résultats obtenus. L’objectif visé était de limiter le développement des adventices et leur compétition avec les plantes cultivées.

Trois paillages organiques testés

Trois types de paillage ont été testés en 2021 par les jardiniers :

Le broyat de peuplier est un paillis fibreux :

Paillage de broyat de peuplier © Jardiner Autrement

Le paillis d’écorces de pin non broyé :

Paillage de broyat de peuplier © Jardiner Autrement

La paille de froment en granulés est un paillis fin :

Paillage de froment © Jardiner Autrement

Ces paillis ont été installés fin mai autour de jeunes plantes (annuelles ou vivaces) après un désherbage manuel de la zone. Une épaisseur suffisante recouvre la terre afin d’empêcher les rayons du soleil de traverser cette couche.

Test d’efficacité du paillage sur les mauvaises herbes

Le paillis de froment

L’arrosage permet aux granulés de s’agglomérer, formant ainsi une couche épaisse. 

Au cours du temps, le paillage ne change pas d’aspect, la couleur fonce légèrement.

Deux semaines après installation de ce paillage, du liseron est apparu seulement sur les bords du parterre. Un arrachage manuel a lieu tous les mois.

Paillage de froment après arrosage
Paillage de froment après arrosage © Jardiner Autrement

Le paillis de peuplier

L’arrosage permet de compacter les fibres. Au cours du temps, ce paillage ne change pas ni d’aspect ni de couleur. Quelques semaines après installation, des tiges d’oxalis se sont faufilées au travers du paillage. L’oxalis est une plante vivace ayant des bulbilles au niveau des racines, plante rampante qui devient rapidement envahissante. L’arrachage est nécessaire, rendant cette opération fastidieuse.

Installation du paillage de peuplier à gauche, sol nu à droite (photo prise le 2 juin) © Jardiner Autrement
Evolution du paillage de peuplier (photo prise le 28 juin) © Jardiner Autrement

Le paillis d’écorce de pin

Les écorces sont non broyées et de grosse taille, il est nécessaire de former une couche épaisse. Ce paillage ne se compacte pas à l’arrosage et des trous peuvent se former à l’arrosage ou après le passage de petits animaux. Ces trous et le manque de cohésion de ce matériau favorisent la pousse des mauvaises herbes. Une nouvelle couche a été ajoutée pour combler ces vides durant l’été.

Paillage d’écorces de pin envahi par le liseron (photo prise le 28 juin) © Jardiner Autrement
Evolution du paillage d’écorces de pin (photo prise le 16 août) © Jardiner Autrement

Quelles perspectives d’utilisation pour les jardiniers amateurs ?

Au-delà du coût et de l’aspect esthétique, le choix du paillage organique à installer se portera sur son effet contre les mauvaises herbes. La taille des matériaux utilisés est un facteur important. Plus le paillage est broyé et fin, plus la couverture contre les rayons du soleil sera efficace. Une couche plus épaisse sera nécessaire avec du paillage non broyé. Le type de paillage devra être adapté en fonction de la taille des végétaux autour desquels il sera disposé.

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